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Entomologie Alimentaire

Résine époxy, durcisseur, base de savon transparent, bonbons, champignon de paris, clémentine coupée, jambon de Bayonne, œuf, salade, lampe, papier, cubes : 6 x 6 cm

Maison des Arts, Bordeaux, 2020.

Le processus d’archivage consiste à récolter, glaner des données (photos, dessins, objets, etc,…) historiques ou culturelles afin de les regrouper en un système, une nomenclature permettant d’organiser cet espace organisationnel. D’un point de vue plastique, il s’agit de trouver un procédé artistique pour archiver et/ou stocker ces données. Pourquoi conserver, et que peut-on conserver ? Ou bien que peut-on archiver et qu’est-ce qui mérite de l’être ? L’exemple de la bibliothèque d’Aby Warburg est très éclairant puisque l’historien de l’art classait ses bouquins non pas par ordre alphabétique mais selon ses intérêts et son système de pensée dans une logique de « bon voisinage ». Selon ses méthodes de recherche, l’ordre pouvait varier du tout au tout.
Cela m’a fait réaliser que l’archivage est un système vivant, mouvant et personnalisable. Son Atlas Mnémosyne est considéré comme une œuvre à part entière ce qui la rend indépendante d’un système de classement lambda. Mais ici il est question de « l’artiste » qui archive donc la question du format est importante et principalement la question du travail sériel ou de la collection.
En choisissant de travailler autour de la nourriture, donc d’éléments organiques, j’ai souhaité expérimenter un système d’archivage vivant avec du vivant.
Cette collection est donc constituée de plusieurs cubes transparents réalisés à partir d’un mélange de résine époxy transparente et de durcisseur dans lesquels des morceaux de nourriture divers (féculents, légumes, céréales, viande, etc,…) sont figés et conservés.